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Ce corps usé m’a transporté dans trop d’errances inutiles
Gérer ses maux m’apporte des délires à la limite du supportable
Petit à petit il se désagrège et me laisse dans un état d’hébétude
Comment avoir une oreille attentive quand cette même oreille
Me bourdonne des sons inaudibles et des refrains de fausses notes
Comment traverser monts et vaux quand la simple plaine me cause
Des peines insurmontables pour cette hanche gauche qui se disloque
M’abreuver du nectar des fleurs comme les abeilles est l’entreprise
La plus sotte quand la fulgurance d’une stomatite me laisse une bouche
Pleine de crevasses insatiables avec des goûts d’eaux contaminées
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Je suis éreinté par la désespérance de déambuler avec des articulations
Toutes croches me laissant dans un état agonique et antinomique
Dire qu’il devait épurer le trop plein de mes beuveries ce rein qui
Regimbe et refuse sa fonctionnalité première et me renvoie aux fins
Dernières dans des temps non prévisibles pour ce mortel que je suis
Ce fleuve à l’orée de l’horizon que mes yeux décodent péniblement
Seul appel qui me donnait un répit à toute cette détresse dressée
Devant la fenêtre des anticipations futures d’escapades imaginaires
La fluvialité même m’est refusée moi marin en eaux troubles
Ayant parcouru à travers les Routards ces milliers de lieux secrets
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Ne demandez pas à cette bête écorchée de sourire et de prendre pour acquis
Le temps dans cette attente héréditaire et misérable auquel je suis confiné
Même les regards sur les écorchures passées ne sont rien à côté des brûlures
Présentes et des projections futures que la folle du logis m’empoisonne
Je claudique ne sachant où ces pas rongés par les meurtrissures m’enverront
J’étouffe les cris de rage subite qui mettent ma gorge en feu et en désarroi
Ne me demandez pas d’être un gérant d’estrade pour vos pronostics présents
Je gère et digère à peine ces restes d’un corps en lambeaux sanguinolents
Je suis le reflet authentique de cette planète qui saute les plombs à rafistoler
La gangrène généralisée monte sur ce seul esquif où on se cassera la gueule