Évelyne, la sainte du ciel ?
Non, la contrée, théâtre de mon enfance
Celle où à l’orée des bois j’allais cueillir les myrtilles
Celle où sur les tas de roches s’offraient les framboises
Celle où dans les champs se cachaient les fraises

Évelyne, le rang aux braves gens
Qui le peuplaient abondamment
Qui lui extirpaient un maigre butin
Qui ouvraient sa route l’hiver avec sueurs au front
Qui se retrouvaient en mai près d’une croix de chemin

Évelyne, aux gens colorés avec mille manies
Hector, le raconteur d’histoires, la commère du coin
Fidèle, le discret, commerçant très habile
Godefroy, plein de bonne volonté, gaffeur inconditionnel
Josaphat, le timide, toujours avec son sourire énigmatique
Eugène, l’invalide
, homme de devoir
Lorenzo, le chiqueur, toujours affairé
Adolphe, friand d’Algarol, fermier manqué
Edgard, la prune au front, agnostique

Évelyne, ton rang est méconnaissable
Je ne pleure pas sur ton passé
Je me le rappelle
Ces braves gens appartiennent au passé
Tes maisons ancestrales sont presque toutes disparues
Une abbaye s’y est même installée
Le bitume a remplacé la terre de ta route

Évelyne d’autrefois, tu ne vis que dans mes souvenirs
Je ne suis pas le seul poète à me rappeler mon coin de terre
Que de poètes ont chanté la terre ancestrale celle d’autrefois
Chaque poète dans son coin peut en témoigner

Zone de Texte: Évelyne
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