Sa stomatite aphteuse a failli le tuer
Je le croyais décédé ce frère si joyeux
J'avais commencé à rédiger son éloge funéraire
J'ai plutôt salué son retour à la vie
Ainsi osais-je m'exprimer avec son aide
Il reste toujours gravé dans nos mémoires
Son rire rayonnant nous charme
Être sensible il est
Amant de la nature il l'est toujours
Partout sur la planète
On rit son retour à la vie
Cette gorge qui a tant flirté
Qui a tant butiné
Qui a tant bu
Aux toisons de ces dames
Cette gorge disais-je
Qui a tant fait frissonner
Les dessous chics de ces dames
Qui a tant fait roucouler
Le cœur sensible de ces demoiselles
Qui a tant secoué
Le bas du corps de ces donzelles
Cette gorge redisais-je
Affamée et friande de tant de fruits exotiques
Ô grands malheurs!
Ô grands supplices!
En perdit larynx et pharynx
Cordes vocales et voix
Le trouvère se retrouva aphone
Muet comme une carpe
Silencieux comme les cieux
Du désespoir naît toujours l’espoir
Si ses papilles et pupilles flanchent
Ses doigts prendront la relève
Pour caresser les beaux corps
De ces amoureuses proches et lointaines
Que ses poèmes chantent si bien
Bon retour à la vie grand baiseur
Barde muet
Ensorceleur de ces dames
Exprimeur de tendresse
Vibreur du beau, du vrai et du palpable