Poète, tu as poétisé sur les animaux
Ces derniers temps
Poète, pourquoi délaisses-tu les humains
Ces temps-ci
Tes animaux mangent, boivent, copulent
Les humains volent, tuent, escroquent
Ne méritent-ils pas quelques vers aussi
Les humains se haïssent et s’exploitent
Les humains délimitent leurs territoires
Les humains salivent à la richesse
Les humains adorent la gloire
Les humains construisent des bombes
Les humains érigent des murs
Les humains vident la nappe phréatique
Les humains pompent le pétrole
Les humains surpêchent
Les humains divisent la planète en pays
Les humains financent des armées
Est-ce à cause de cela que tu préfères les animaux
Mais il y a des missionnaires
Mais il y a des humanistes
Mais il y a des environnementalistes
Mais il y a des idéalistes
Mais il y a des sœurs contemplatives
Mais il y a des bénévoles
Mais il y a des aidants naturels
Le poète resta silencieux et songeur
On vit une larme ruisselé sur son visage
Il fit une longue marche dans la campagne
Une violente averse le laissa détrempé
Il revint chez lui transi par le froid
Le soleil restait bien caché derrière les nuages
Cette nuit-là il ne parvint pas à dormir
N’est-il pas lui aussi un humain parmi les humains