Poétiser sur la mer
Quand tu vis dans les terres
Cela vraiment m’atterre
Cela me jette complètement à terre
Je me sens comme une épave
Au fond de la mer
Oublié depuis des lunes
Le doigt rouillé comme l’ancre
Combien de verres dois-je ingurgiter
Pour exprimer envers et contre tous
L’effet pervers de la carence des vers
Que le merle attend depuis hier
En désespoir pourquoi pas
Lancer une bouteille à la mer
J’y glisserai quelques vers
Que la mer portera en Angleterre
La Dame les cueillera sur les berges
De la Mer du Nord parmi les coquillages
Elle les cachera dans son joli corsage
Elle les dégustera dans sa cache à Durham
Ces vers feront sourire la Dame
Ils évoqueront la rivière Chaudière
Ils épilogueront sur le fleuve Saint-Laurent
Ils parleront du lointain Atlantique
Ils oublieront la bête humaine
Ils ne souffleront mot de la saga noëlique
Ils laisseront les bovins paître en paix
Ils divagueront sans trop faire de vagues
La Dame émue étreindra contre ses seins
Cette bouteille à la mer venue d’Outre-Atlantique