Il a failli faire tomber la tombe de tante Élise

Il revenait d’une recherche vaine des vestiges de son enfance

Il tenait à dire la prière au chevet de sa grande sœur

Je te salue Élise pleine de grâce le Seigneur est avec moi

À moitié couché sur la tombe il s’enfargeait dans ses mots

 

Et ce matin d’automne couché sur un banc à Florence

Toujours dans son imperméable laissant dépasser les flacons

Ne voulait pas déranger et se devait de se dégriser un peu

Un peu de mangeaille mon frère insistait la grande sœur Florence

 

Et ce midi Bible en main arpentant la maison du neveu

Déclarant qu’il voulait devenir Premier Ministre du Québec

Avec l’aide d’une ancienne supposée flamme jadis connue

Personne n’aurait pu l’empêcher de croire à son futur destin

 

Fils raté d’une époque où il fallait forger à la dure son destin

Fils égaré parmi ses proches trop nombreux à survivre

Loin de sa terre natale il alla souder d’autres liens

Instable il tergiversait entre l’anglophone et le francophone

 

Lassé par les vicissitudes de son existence il se noyait dans l’alcool

Les neurones le lâchèrent et il croupit alors dans un mouroir

Triste destin pour un homme sensible et capable de bâtir

Égaré dans un monde nouveau il avait perdu ses repères

Maintenant il revoit dans sa tête toujours le même film

Zone de Texte: Souvenirs victoriens
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