Depuis combien de temps
Suçais-je ce mamelon
Comme le fait tout nourrisson
Serait-ce depuis la nuit des temps
Non il me revient à la mémoire
Cette femme éplorée près du bisse
Alors que j'étais perdu dans une rêverie
Je méditais sur la bêtise humaine
Elle se jeta sur moi et me confia
Mon homme est emmuré dans le mutisme
Mon homme ne me regarde plus
Mon homme ne m'aime plus
Je veux qu'il me prenne comme une maîtresse
Je veux qu'il me couvre de caresses
Je veux revivre à nouveau l'ivresse
Je veux que nos ébats soient comme une messe
Elle parlait, se confiait, se livrait et se dénudait
J'aperçus son mamelon effleurer mes lèvres
Je suçai chacun de ses mamelons goulûment
Enfourchée sur moi elle allait et revenait
Grande était ma rêverie sur la bêtise de l'homme
L'homme incapable de donner et de recevoir
L'homme ignorant la splendeur de la femme
L'homme vivant si près d'un tel trésor
Je compris tout le désespoir de cette inconnue
Je reconnus qu'il me fallait une évidente compassion
Sur le bord de ce bisse j'acceptai cette distraction
Ce fut pour elle comme recevoir l'extrême-onction