Tous les jours elle se pointait

À la même heure à notre porte

Dans l'espoir souvent heureux

De cueillir nos restes de table

 

Valderys elle se nommait

Au visage d'ange aux yeux tristes

Affamée comme pas une

Tout comme sa pauvre famille

 

Si je quittai jadis le Brésil

Si je perdis ma vocation

Si s'en furent mes illusions

C'est à cause du ventre affamé

De la petite Valderys ma soeur brésilienne

 

Ma mauvaise conscience jésuitique

Ne pouvait se refaire une virginité

Abreuvé que j'étais si abondamment

Aux mamelles de la riche Compagnie

 

Qu'aurais-je foutu comme sauveur nordique

Dans le pauvre Nordeste brésilien

L'image des pauvresses de Juazeiro do Norte

Les masures dévastées de Cortes

Autant de clous qui fermèrent

À tout jamais le tombeau

De mes candides illusions

 

Les milliards de la guerre de USA

Pour défendre son accès à l'or noir

Donneraient enfin une table

À nos millions d'humains affamés

Mais de cela USA s'en fout éperdument

 

Zone de Texte: Lembranças brasileiras
Google

RETOUR AUX COUPS DE GUEULE

RETOUR À L’ACCUEIL