Que vois-je en pleurs près de ma haie Ces sanglots n’étaient pas le bruit d’un orage Ces larmes bruissaient comme un outrage au silence J’arrêtai prestement le moteur assourdissant de ma tondeuse
Je reconnus ma voisine éplorée que j’avais jadis consolée Mon support lui avait permis de supporter les semaines et les mois J’écartai les branches des thuyas et une vision d’horreur éclata Une femme démolie dont les larmes arrosaient ma haie
Elle me fit signe d’approcher près d’elle Elle voyait en moi le bienfaiteur plein de promesses Une lueur d’espoir perlait dans le plus creux de ses yeux Qu’espérait-elle de l’humble et timide mortel que je suis
Je n’irai pas par quatre chemins mon aimable voisin Seul un contact physique pourra encore me sauver Se disant elle laissa tomber son chemisier dénudant ses seins La jupe partie loin comme poussée par un vent violent La petite culotte virevolta et alla choir sur le carburateur Nue telle que Dieu l’avait créée elle commença à me dévêtir
Même si mon gazon exigeait une coupe d’urgence Même si je devais aller faire l’épicerie pour le souper Même si je devais nettoyer le filtre de ma piscine Même si j’avais un poème à écrire pour la Toile Je m’abandonnai totalement à vivre ma légende personnelle L’humaine à sauver comptait plus que tous ces travaux d’intendance Un corps torturé dont l’âme ne savait plus que faire Exigeait de moi le sacrifice ultime de ma plus grande disponibilité C’est ainsi que ma voisine combla sa soif infinie d’amour Ce qu’elle prit de moi me laissa épuisé et amaigri Mais je fis d’elle la plus radieuse des nymphomanes |
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