Encore aujourd’hui
Je relis ton poème
Sur le désastre de Lisbonne
Cri existentiel
Sur une telle absurde souffrance
Encore aujourd’hui
Tu aurais écrit un poème
Sur le désastre causé par le tsunami
Cri démentiel
Sur une telle asiatique agonie
Encore dans un lointain hier
Tu dénonçais les guerres
Dans les contrées ravagées de ton époque
Cri de colère
Sur la royale bêtise humaine
Encore dans un proche aujourd’hui
Tu ragerais contre les intrusions impériales
Sur les terres du Golfe
Cri viscéral
Sur ce persique carnage humain
Encore il y a si longtemps
Tu raillais les pontifes religieux de tout acabit
Sur leur hypocrisie camouflée
Cri désespéré
Sur leur sainte sauvage supercherie
Encore maintenant
Tu pourfendrais ces bonzes
Sur leurs offensives kamikazes et suicidaires
Cri de haine
Sur le prétendu axe du mal ou du bien
Plus que jamais aujourd'hui
Tu te bidonnerais de ces bonzes de l'UNESCO
Sur leurs minables congrès ou conférences
Sur le dialogue des cultures
Sur la convergence des religions
Sur l'accueil des imbéciles au pouvoir
Qui proclament des fatwas à qui mieux mieux
Qui assassinent les opposants politiques
Voltaire, reviens
Ton absence est insupportable aux temps présents
Voltaire, reviens
Je ne supporte plus cette grande noirceur planétaire
Ta lumière est indispensable.