Dans la campagne évelynienne de mon enfance
Je me suis vu dans une chevauchée rocambolesque
Mon cheval blanc galopait à qui mieux mieux
Je traversais ce rang ancestral sur un train d’enfer
Les maisons, les granges, les clôtures défilaient
Ma chevelure éparse ne tenait plus en place
Je filais à toute allure vers un lieu imprécis
Il semblait que mon cheval savait où j’allais
Fatigué de la vie, de tout, je fuyais ce monde
Mon intrépide compagnon était mon complice
Il en avait ras le bol de ses travaux routiniers
Lui aussi rêvait de liberté, de lieux autres
La poussière soulevée par ses sabots
M’empêchait de voir tout en arrière
Toujours plus vite toujours plus en avant
Tel semblait le leitmotiv de nos deux êtres
Soudain un immense ravin vint freiner la course
L’obstacle semblait insurmontable, infranchissable
De l’autre côté une immense plaine nous attendait
Se pouvait-il que tout s’effondre, que tout s’écroule
Retourner en arrière comme des pleutres une humiliation
Renoncer à notre rêve de liberté impossible à imaginer
Se résigner à sombrer dans l’abîme une folie à peine à concevoir
Faire le saut incomparable, l’enjambée spectaculaire l’unique solution
Mon cheval blanc réussit l’impossible, l’inimaginable
Il fit un détour et découvrit l’espace restreint nécessaire
Maintenant nous sommes dans une autre dimension
Maintenant les paramètres du passé ne prévalent plus