Dans le lointain passé, quelques coups de pierre
Hier à peine, quelques traces d’écriture
Aujourd’hui, quelques touches de clavier
Le poète laisse quelques traces de son imaginaire
Il livre ses états d’âme
Il partage ses souvenirs
Il expose son regard sur le monde
Il imagine le monde à sa manière
Il sait que la vie est fragile comme une petite rivière
Tout comme elle, les écueils le guettent
Les barrages, les détournements, les crues soudaines
Il voudrait tant qu’on se repose sur ses rives
Il se souvient du temps de ses eaux vives
Il adorait ses poissons sans mercure
Il admirait ses berges verdoyantes
Il se la coulait douce vers le fleuve
Il ne peut arrêter le flux de la vie
Il sait que la vie ne laisse qu’une petite trace
Hier, enfant, il imaginait son avenir
Aujourd’hui, adulte, il se souvient de son passé
Le poète n’a pas d’âge
Il est l’enfant
Il est l’adolescent
Il est le vieillard
Il est la fleur
Il est la colline
Il est le ciel étoilé
Comme la petite rivière cache dans ses courbes
De l’écume
Le poète crache sur ses touches de clavier
Du rêve