Je regarde les gouttes qui tombent sur la véranda

Les quiscales viennent manger les dernières graines

Les nuages ne veulent pas laisser la place au soleil

Comment ne pas sombrer ainsi dans une morne léthargie

 

On vit on parle on écoute on se révolte on rumine

Je retourne feuilleter un roman égaré quelque part

Je n’entends plus depuis longtemps les cris rieurs

Je cherche ce qui pourrait remplacer le soleil

 

On avance on recule on rit on pleure on s’endort

Les jours s’alignent les fleurs poussent les chats guettent

Ainsi les jours s’écoulent les nuits se succèdent

Je me tiens debout devant la fenêtre et je jongle

 

Soudain un grand coup de fouet me fait trébucher

Le cruel fouet de la conscience qui réveille même les morts

Je me rappelle l’Ecclésiaste et je m’éclate dans un rire sonore

Le sage voit devant lui et le fou marche à tâtons

Il y a un temps pour tout et un temps pour tout faire sous le ciel

Et le Cantique des cantiques me rappelle ses vers coquins

Qu’il me baise des baisers de sa bouche

Tes amours sont délicieuses plus que le vin

N’empêche que je boirai ce soir de ce vin

Afin que ma morne léthargie laisse la place

Aux doux rayons d’un soleil printaniers

Zone de Texte: Rappels salutaires
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