Je suis un poète qui gueule la désespérance

Race de ceux pour qui l’homme est un loup

Et j’ai le mal de constater que les marais sont denses

Quand vient la nuit où tout sombre dans l’indifférence

 

Tout le passé natal de mes ancêtres remue mes mémoires

Défilent David, François-Xavier, Charles-Eugène

Bûcherons, jobbeurs, cultivateurs, travailleurs à la dure

Suant dans une nature hostile et inhospitalière à grosses gouttes

 

Et je rêve d’aller dans ces contrées sentir l’humus des forêts

J’entends leurs voix rudes et les sacres sortir de leurs bouches gelées

Qu’ils ont construit ce pays de froidure avec l’arme de la droiture

Et j’admire leur courage et leur ténacité prisonniers de leurs devoirs

 

Quand s’abattait sur eux le terrible destin avec ses jours sombres

Ils maudissaient en secret leurs conditions d’apatrides et d’esclaves

Ils maudissaient sans le crier tout haut les malédictions proférées

La torpeur des nuits sauvages avait raison des soubresauts de conscience

 

Mais quand je regarde mon monde à l’aube d’une année nouvelle

Je retournerais volontiers loin des sinistres apparitions télévisées

J’errerais sans but dans ces vastes forêts pour oublier d’où je viens

Je supplierais les branches de battre la mesure de ma désespérance

 

Trouverais-je dans ma douleur quelques gouttes de joies cachées

Que dans le silence j’entends bruire quelques clapotis venant d’un bisse

Montre jusqu’à quel point j’ai mal dans mon corps et dans mes pensées

Trouverais-je la paix qu’en fouillant dans les profonds abysses de mon être

Zone de Texte: Le courage de la désespérance
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