Je suis le Père Noël heureux de voir grandir mes trois jolies filles
Je les vois souvent se regarder dans le miroir soucieuses
Je me demande si elles ne subissent pas le poids de l’apparence physique
Je ne veux pas que le souci de l’image les laisse dans l’immaturité
Je ne veux pas qu’elles soient prisonnières du culte du corps
Je ne veux pas qu’elles soient en proie avec ces angoisses superficielles
Je ne veux pas qu’elles sombrent dans cette véritable obsession
Je ne veux pas qu’elles adoptent ces standards plastiques de beauté
Je veux contrer cette poursuite inlassable d’un corps parfait
Je veux les faire réfléchir sur la place de la contemplation devant le miroir
Je leur montre qu’elles sont victimes des grandes puissances
Je leur montre que ces puissances normalisent et fascinent l’individu
Je leur montre que l’idolâtrie du physique est issue du néolibéralisme
Je leur parle de l’irréalisme des impératifs hypothétiques épidermiques
Je veux les affranchir à tout prix de cette séquestration psychique
Je ne veux pas qu’elles s’assujettissent à ces valeurs factices
Je leur montre que la recherche de beauté provient de l’insécurité
Je leur montre que cette recherche en fait des esclaves du jugement d’autrui
Je leur demande de ne pas s’abandonner aux perceptions des autres
Je leur demande de garder leur discernement personnel et leur liberté d’esprit
Je leur demande de déjouer l’industrie de la beauté et de l’image
Je leur demande d’ignorer les abondantes publicités corrosives
Je leur demande de ne pas se laisser manipuler par la mode
Je leur demande d’avoir un regard critique sans craindre la marginalité
Je leur demande de cultiver l’art d’être heureuses avec leurs personnes