Mais j’avais bien lu que c’était un endroit pour y voir des « églises rupestres », on y arrive. Au 4e siècle le christianisme est très vivant dans cette région et construire des églises devait être assez onéreux alors pourquoi ne pas se servir du matériel existant : le tuf ou cendre volcanique très facile à travailler avec une pierre  moindrement dure. Alors, on creuse des églises, on les décore, on les peinture et on est à l’abri des intempéries comme des envahisseurs.

On y passe, on y entre, on s’imprègne de cette réalité.  Une dizaine de ces églises sont ouvertes aux touristes sur la soixantaine présentes dans cette vallée.

 

Et maintenant la vallée, le guide nous indique la direction, très simple…suivez la rivière Melendiz qui a creusé cette vallée et on se rejoint à quelques kilomètres à l’endroit où nous avons dîné. C’est l’occasion d’observer ces parois à la verticale de chaque côté, les quelques mètres de pente servent à garder le troupeau de mouton … pour ce berger, pas de téléphone, pas de télévision, pas de stress, juste à surveiller ses moutons.

Une fois tout le monde regroupé, il serait peut-être temps de se rendre à notre hôtel pour les trois prochaines nuits que nous passerons en Cappadoce. Une autre adaptation, le souper se prend rarement avant 20 heures. Quel merveilleux départ pour un voyage qui s’annonce très différent de ce que nous avons déjà fait.

Ce matin on nous a avertis qu’il serait préférable d’avoir des souliers sport… Et nous voilà à Pasabaglari, aussitôt sortis du car ce sont les environs qui ont attiré nos regards, le chameau en train de brouter dans les champs et bien entendu les boutiques de souvenirs. Mais si on allait plus loin!

Sac au dos, on commence notre marche sur la route, pas difficile jusque là, au premier sentier on prend à droite et nous y voilà. De la verdure, il y en a, mais en bas, au loin une ville mais ici même c’est quoi? Nous marchons sur le tuf, c'est-à-dire de la poussière volcanique durcie avec les années. Plus on marche et moins il y a de verdure, elle a fait place au tuf.

La file s’allonge et le premier arrêt est le bienvenu pour tout le monde. Faisons un peu de géologie.  La Cappadoce est une région où plusieurs volcans ont été en activité il y a des millions d’années…d’où la poussière volcanique ou tuf dont j’ai déjà parlé. S’il y a eu poussière, il y a eu aussi de la lave qui s’est aussi durcie, plus que la poussière.

Et maintenant remontons dans le temps, l’érosion par le vent et par l’eau a fait en sorte que cette pierre, le tuf, s’est désagrégée.  La pierre a beau être « tendre » il faut souffler longtemps avant de la faire disparaître complètement, elle se désagrège donc graduellement et prend des formes très particulières, des « cheminées de fées ».

 

Mais alors pourquoi un chapeau? La poussière volcanique est plus tendre et plus pâle, la lave donne une pierre plus dure et plus foncée….l’érosion ne se fait pas au même rythme.

J’ai dit une pierre tendre, il n’en fallait pas plus pour que des générations décident de la creuser et d’y installer leur demeure, ce sont des troglodytes.

Voilà tout le monde regroupé pour jeter un regard sur ce magnifique paysage. On nous a dit pour nous donner un ordre de grandeur de repasser dans environ 10 000 ans, probablement que la montagne au loin aura formé à son tour des cheminées de fées!!!